Si vous êtes un créatif, vous connaissez sur le bout des doigts la liste des festivals publicitaires, qui sucrent de l’argent aux agences pour faire apparaître leur cas, et potentiellement les élire comme fleurons de la création de l’année en court.
Afin de casser leur image d’élite, d’institution un peu fermée et baignant dans son microcosme, les festivals organisent de plus en plus des cérémonies pour célébrer les pépites créatives de jeunes aspirants publicitaires.
Idéal pour compléter un book et ajouter une ligne sur un CV.
Ce fut le cas avec les Young Lions, les désormais fameux Chatons d’Or, ainsi que les D&AD New Blood.
Sauf que pour déterminer des vainqueurs, faut-il encore qu’il y ai des candidats.
C’est pourquoi le festival a lancé une campagne afin de solliciter la jeune génération à rejoindre le secteur.
Pour ce faire, D&AD s’est fait aidé de YouTube et de 4 agences londoniennes qui sont ni plus ni moins que par BBH, Grey London, JWT et Ogilvy.
Avec cette liste d’agences et le sujet suffisamment large, on peut espérer avoir des pépites. Que Nenni !
Deux des réalisations sont intéressantes et assez incitatives et didactiques pour une population en quête de voie professionnelle.
En effet, l’un des spots « The creative Chipper », illustre une partie du processus créatif, qui est la collecte d’éléments de divers horizons pour les retranscrire publicitairement selon un cadre précis.
L’autre est un spot participatif qui incite les internautes à rédiger un script sur la base des commentaires YouTube sous la vidéo.
Mais alors pour les deux autres…
On se retrouve avec des stéréotypes social media alarmants face à la réalité du métier aujourd’hui.
En somme, si tu aimes prendre ta bite en photo, si tu shoots n’importe quoi avec ton smartphone, si tu es le roi du LOL sur twitter ou si tu passes ta vie à swipper, alors tu peux bosser en agence, on t’attend !
C’en est assez inquiétant…
En effet, pour une jeune population en quête de voie professionnelle, leur présenter le métier d’agence de la sorte laisse supposer qu’aucune expertise n’est nécessaire, qu’ils n’évolueront pas puisque leur quotidien se résumera à leurs actions quotidiennes sur les réseaux sociaux…
Bien évidemment c’est intéressant de connaître les usages des plateformes selon les problématiques clients diverses, mais ça ne représente qu’une infime partie – fausse – du métier…
Quand l’on apprend que les principales raisons des fuites de cerveaux du secteur sont dues à de faibles possibilités d’évolution, de salaires bas et d’un manque de reconnaissance… ce genre de prise de parole ne fait qu’accentuer le mal du secteur.
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